Le 2 novembre 2025, les Québécoises et les Québécois seront appelés aux urnes pour élire leur prochain maire ou mairesse. À Montréal, cette élection marque un tournant : après deux mandats, la mairesse sortante Valérie Plante ne se représente pas. La course à la mairie oppose désormais Luc Rabouin (Projet Montréal), Soraya Martinez Ferrada (Ensemble Montréal), Craig Sauvé (Transition Montréal), Jean-François Kacou (Futur Montréal) et Gilbert Thibodeau (Action Montréal).

Une expérience de terrain : deux débats, deux visions

J’ai eu l’occasion d’assister à deux des débats électoraux de la campagne électorale municipale de Montréal, soit ceux de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM). Ces deux débats opposaient uniquement les chefs de Projet Montréal et d’Ensemble Montréal.

Des beaux débats. Sur les idées, les propositions, avec un ton constructif.

À mon humble avis, chacun a remporté une manche, sans que personne ne perde de façon lamentable. Chacun s’est bien fait valoir, sans verser dans la polarisation. Deux débats sains, quoi ! Dans le contexte actuel, ça fait du bien.

Étrangement, ces mêmes débats ont probablement aussi confirmé l’importance grandissante des enjeux auxquels les gouvernements municipaux font face. Ils sont tellement importants que le débat ne portait pas sur les enjeux et les défis à relever, mais davantage sur la façon de s’y prendre.

Ça aurait pu être le vrai démarrage des deux campagnes pour les principaux partis. Pour les mordus de politique présents, ça l’était probablement.

Un accès limité à des débats pourtant essentiels

Mais ces débats n’étaient pas accessibles à tous en direct, même si les principaux médias les ont couverts. Il fallait payer pour y assister.

Attention, je ne blâme pas les organisateurs ici (que je remercie d’ailleurs pour ces deux événements réussis). Ce n’est pas leur rôle d’assurer cette diffusion. On ne peut pas non plus s’attendre à ce qu’ils aspirent à jouer le même rôle que la Commission des débats des chefs au niveau fédéral, Et on ne peut pas non plus exiger des médias qu’ils organisent des débats pour toutes les grandes villes.

Avec moins de 40 % des électeurs qui se sont déplacés en 2021, on a clairement un enjeu de participation aux élections municipales1. Si on veut augmenter la mobilisation des électeurs, l’un des moyens à envisager sera de rendre les débats plus accessibles.

Les débats : un pilier de la démocratie municipale

En effet, les débats électoraux jouent un rôle excessivement important dans les campagnes électorales. Ils ne sont pas de simples vitrines politiques : ce sont des moments de pédagogie démocratique, des occasions de comprendre les enjeux locaux, de distinguer les visions des partis et de mobiliser les citoyens autour de décisions qui touchent leur quotidien.

Ils permettent aussi aux électeurs de construire leur opinion, de développer un regard critique sur les politiques proposées, et de mieux cerner les priorités des candidats. Dans une ville comme Montréal, où les enjeux sont complexes et interreliés, notamment concernant le logement, l’itinérance, la mobilité, la sécurité et l’environnement, les débats éclairent les choix électoraux des citoyens.

Il est peut-être temps de réfléchir à des formats qui permettraient une diffusion à plus grande échelle, surtout pour les plus petites villes ayant une couverture limitée en raison de la crise des médias : diffusion en ligne sur les médias sociaux, partenariats avec des médias nationaux et locaux, capsules explicatives sur les enjeux débattus, etc. Bref, des moyens concrets pour que la démocratie municipale soit à la portée de tous.

Pour la Ville de Montréal, voici le lien vers la rediffusion du débat à la CCMM portant notamment sur l’économie, la mobilité, l’itinérance et le logement.

Restez à l’affût, car les débats et leur accessibilité ne sont pas les seules raisons de la mobilisation moins grande face aux élections municipales. Notre prochain article plongera dans cette analyse.

Source : https://www.electionsquebec.qc.ca/communiques/taux-de-participation-aux-elections-municipales-une-baisse-decevante-qui-souleve-bien-des-questions/